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"Notre domaine d’expertise: la recherche appliquée"

Andreas Kranzler.

Andreas Kranzler, directeur général du FiBL Autriche. (Photo: FiBL, Reinhard Gessl)

Faire plus ample connaissance avec les FiBL: de septembre à décembre 2025, le magazine Bioactualités publie une série de portraits pour présenter les instituts de recherche du groupe FiBL en Allemagne, en Autriche, en France et en Hongrie. Pour compléter ces présentations, sur fibl.org, nous échangeons avec leurs dirigeant·es pour connaître leur travail ainsi que les objectifs et la collaboration au sein du groupe FiBL. Cette fois, c’est au tour de Andreas Kranzler, directeur général du FiBL Autriche.

Quel rôle le FiBL joue-t-il en Autriche, pays bio par excellence?

Andreas Kranzler: Depuis la création du FiBL Autriche, l'agriculture biologique a vu sa surface dans le pays augmenter d'un tiers, occupant aujourd'hui plus d'un quart de la surface agricole utile totale. Nous avons certainement contribué à cette évolution et avons nous-même connu une croissance. Nous sommes aujourd'hui près de 40 collaboratrices et collaborateurs. Toutefois, il était clair dès le départ que nous devions trouver une niche en dehors des activités de recherche bien établies de l'Université des ressources naturelles et des sciences de la vie (BOKU) ou des activités de conseil des associations bio, niche que nous avons trouvée dans la recherche appliquée. Voilà notre domaine d'expertise. Aujourd'hui, notre travail s'articule autour des domaines production végétale, biodiversité et durabilité. Nous nous sommes également imposés comme interface entre la recherche, la pratique, le conseil et la politique, et travaillons par exemple en étroite collaboration avec les chambres d'agriculture des différents Länder. Grâce à des approches interdisciplinaires, des projets orientés pratique et une implication politique, nous contribuons directement au développement de l'agriculture biologique en Autriche.

Vous avez cofondé le FiBL Autriche en 2004. Comment cette impulsion a-t-elle vu le jour?

Contrairement à ce qui s'était passé en Suisse, si l'impulsion a bien été donnée par le monde scientifique, l'intention était de mettre les résultats à la disposition des praticiennes et praticiens le plus rapidement possible. Au FiBL en Suisse, j'ai vu à l'époque comment les connaissances issues de la recherche étaient directement mises à profit dans le conseil, et c'est ce que je visais moi aussi. Nous avons ensuite créé un premier réseau de pépiniéristes en vue de la réalisation d'une fiche technique sur les arbres à haute tige, lequel s'est ensuite étendu aux agricultrices et agriculteurs ainsi qu'aux conseillères et conseillers. Ceux-ci trouvaient l'idée de créer un FiBL en Autriche passionnante. La réunion de fondation s'est alors tenue dans un restaurant végétarien à Vienne et de nombreux agriculteurs et agricultrices y ont pris part. Il était clair dès le début que nous voulions être proches des praticiennes et praticiens.

Depuis 2011, le centre de compétences en agriculture biologique à Schlägl, dans le Mühlviertel, près de la frontière tchèque, fait partie du FiBL Autriche. Comment ce deuxième site relativement isolé en Haute-Autriche a-t-il vu le jour?

Le centre de compétences Schlägl, qui associe recherche scientifique, exploitations agricoles et formation dans une école destinée aux agricultrices et agriculteurs bio, met en œuvre d'importants projets tels que la sélection conservatrice du seigle de Schlägl. À l'époque, la coopération a été instaurée avec le directeur Johann Gaisberger et répondait au souhait du conseiller régional de Haute-Autriche de créer un centre de compétences dans le Mühlviertel. Point de contact pour les agricultrices et agriculteurs, le centre veille à ce que les résultats de la recherche soient directement accessibles aux enseignant·es et apprenant·es sur place. Actuellement, six personnes travaillent au sein du centre de compétences. L'antenne est largement autonome et surtout très active au niveau régional, dans une zone où la densité d'exploitations biologiques est très élevée.

Dans quels domaines le FiBL Autriche collabore-t-il avec les instituts du groupe FiBL?

Actuellement, nous collaborons avec le FiBL Suisse dans le cadre du projet MINAGRIS, qui vise à étudier les effets des microplastiques et des nanoplastiques sur les sols agricoles. Des échanges ont également lieu dans le domaine de la durabilité et, autrefois surtout, dans celui des grandes cultures. Theresia Markut travaille depuis de nombreuses années au FiBL Autriche dans le domaine de l'agroforesterie et entretient également des contacts avec les coordinatrices de ce thème interdisciplinaire au FiBL Suisse. Toutefois, il reste certainement des points à améliorer. Des collaborations ponctuelles ont été menées avec le FiBL France dans le domaine de la culture de la lavande. J'ai remarqué davantage d'échanges entre les collaboratrices et collaborateurs plus âgés, tendance qui a fortement diminué parmi la jeune génération. Je pense que nous devons nous interroger sur la manière de tout remettre sur les rails. Cela irait de pair avec un soutien mutuel et offrirait des opportunités pour développer les réseaux professionnels entre les collaboratrices et collaborateurs.

Dans quelle direction le FiBL Autriche souhaite-t-il évoluer?

En termes de contenu, nous poursuivons dans la voie déjà empruntée dans les domaines des cultures spéciales, de l'agroforesterie ou de l'agriculture adaptée au changement climatique. Dans le cadre d'essais menés pour Bionetz Liechtenstein, nous avons aidé des agricultrices et agriculteurs à tester de nouvelles cultures et à développer des produits à partir de celles-ci. Le projet impliquait également des consommatrices et consommateurs. Je trouve cette approche passionnante: non seulement faire des essais variétaux, mais aussi transformer les produits et les vendre au magasin à la ferme et en boulangerie. Je vois du potentiel dans le domaine des chaînes d'approvisionnement biologiques et durables, du champ à l'assiette. Personnellement, j'aimerais à nouveau impliquer davantage les consommatrices et consommateurs dans nos projets. Sur le plan stratégique, nous continuons à assurer une forte présence dans la sphère politique et médiatique.

Interview: Jeremias Lütold, FiBL

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